« Nous ne voulons pas la guerre ». « Nous défendons une cause noble ». « Le camp adverse est seul responsable de la guerre »…
Les études, publications, expositions ou émissions consacrées à l’histoire militaire abordent rarement la question de l’opinion publique et de son attitude à l’égard de la guerre ou celle des arguments avancés par les dirigeants. L’exposition bilingue « Résister à la propagande de guerre! », proposée à l’ULB (bâtiment K, jusqu’au 19 décembre), comble cette lacune. Elle décrit les ressorts sur lesquels s’appuie la propagande de guerre.
L’exposition, coorganisée avec le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (Institut de Sociologie de l’ULB), prend la forme d’une série de panneaux. Ils examinent dix thématiques de la propagande de guerre depuis le conflit de 14-18, jusqu’aux guerres contemporaines. Ces dix thématiques qui sont décrites par la Pre Anne Morelli (ULB) dans son livre « Principes élémentaires de propagande de guerre ».
Outre les trois premiers arguments évoqués en début d’article, l’exposition aborde aussi la question de la personnification du conflit, qui se centre sur le dirigeant adverse. « Il a le visage du diable », précise l’exposition. « Il est en effet plus facile et plus efficace de concentrer la haine et l’animosité sur une seule personne que sur tout un peuple. L’ennemi a donc un visage, celui d’un barbare, d’un odieux criminel et d’un fou ».
Autre argument régulièrement utilisé dans ce type de propagande: celui des atrocités commises par le camp d’en face. « L’ennemi provoque sciemment des atrocités, nos « bavures » sont involontaires, nos soldats ont un rôle humanitaire ». On pointera encore la propagande portant sur l’usage, par l’ennemi désigné, d’armes interdites (de destruction massive par exemple).
L’exposition s’intéresse aussi à ceux qui ne veulent pas la guerre et à la liberté d’opinion dans ces périodes troublées. « Il n’est pas sans risque de manifester son opposition ou de refuser de participer à la guerre », rappellent les organisateurs. « Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traîtres », constatent-ils. « Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous. Ils sont des agents de l’ennemi »…
« Contester la propagande est considéré comme un manque de patriotisme voire comme une trahison, punissable comme telle ».