La cristallisation est une étape importante de nombreux processus chimiques, biologiques et physiques. Ce processus peut cependant être rapidement ralenti ou interrompu par la présence d’impuretés dans le milieu.
Dans un article publié dans Nature, James Lutsko (Service de Physique des Systèmes Complexes et Mécanique Statistique/Université libre de Bruxelles), qui a travaillé sur la question avec des collègues de l’Université de Houston (Texas), au départ du cas du paludisme, apporte un éclairage sur cette perturbation.
Son étude prend pour modèle la production de cristaux par le parasite de la malaria. La dégradation de l’hémoglobine lors de l’infection des globules rouges produit de l’hématine, un composé toxique qui est une forme ferrugineuse du pigment de l’hémoglobine. Le parasite se défend en provoquant la cristallisation de cette molécule, qui devient alors inerte. Les chercheurs ont testé l’impact de différents médicaments antipaludiques sur le processus de cristallisation de l’hématine. Ils ont utilisé une combinaison d’observations par microscopie à balayage et de modélisations moléculaires.
“L’originalité de notre travail a été d’étudier les combinaisons de différents types de médicaments inhibiteurs, alors que la majorité des études sur la croissance des cristaux se concentrent sur un seul type d’impureté”, explique James Lutsko.
Au moyen de données expérimentales et de modélisations théoriques, l’étude détaille les raisons de ces interférences. Le procédé utilisé par un composé permet d’ignorer l’action de l’autre médicament, rendant la combinaison globalement moins efficace. « Outre l’intérêt médical éventuel, ces recherches permettent de comprendre et ouvrir des pistes sur le processus de cristallisation en présence de différents types d’impuretés. », précise l’ULB.