Des chercheurs à l’Université libre de Bruxelles (ULB) et du Département de Dermatologie de l’Hôpital Universitaire Érasme (Anderlecht) ont découvert comment prévenir l’apparition du psoriasis. C’est le mode d’action du facteur de croissance vasculaire endothélial (VEGFA) qui a été mis en évidence.
Le psoriasis est une maladie inflammatoire fréquente de la peau. Elle se caractérise par une prolifération et une différenciation anormale des cellules épidermiques, causant des lésions squameuses. Dans le psoriasis, la peau est également caractérisée par une formation de nouveaux vaisseaux sanguins qui entraîne une rougeur cutanée au niveau des lésions de psoriasis, et par la présence d’un infiltrat de cellules immunitaires important.
Le facteur de croissance vasculaire endothélial (VEGFA) est un facteur clé dans la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. L’implication du VEGFA dans l’initiation du psoriasis est connue, mais quelles sont les cellules ciblées par le VEGFA dans le psoriasis restait peu clair : s’agit-il d’un effet direct du VEGFA sur les cellules épidermiques ou d’une action sur des vaisseaux sanguins, qui à leur tour entraînent le recrutement des cellules inflammatoires et l’altération de la différenciation des cellules épidermiques ?
Dans une étude publiée dans Science Advances, des chercheurs, dirigée par Cédric Blanpain, investigateur WELBIO et Professeur à l’Université libre de Bruxelles, ont pu mettre en évidence que le blocage de VEGFA au sein de l’épiderme prévenait l’apparition du psoriasis.
Afin de déterminer si l’inhibition de l’interaction Nrp1/Vegfa présenterait un intérêt thérapeutique dans le traitement du psoriasis, les chercheurs ont administré un anticorps bloquant l’interaction entre le VEGA et Nrp1 dans le modèle murin de psoriasis. L’administration de cet anticorps induisait une régression rapide des lésions de psoriasis.
Ces résultats ont une implication majeure dans la compréhension des mécanismes menant au développement du psoriasis, une des maladies inflammatoires les plus fréquentes de la peau, et dans la prise en charge thérapeutique des patients souffrant de cette maladie.
« Ces données démontrent le bénéfice thérapeutique de bloquer l’interaction Nrp1/VEGA dans le traitement du psoriasis. Ce qui pourrait représenter une option thérapeutique plus sure que les modalités thérapeutiques actuelles qui peuvent être associées à des effets secondaires importants », commente le Pr Blanpain.