Le transport de marchandises est un moteur important de la croissance économique. Mais en même temps, il provoque beaucoup d’embouteillages et de pollution.
Dans le cadre de ses recherches doctorales à la Vrije Universiteit Brussel et à l’UHasselt, Tomas Ambra a développé un nouveau modèle informatique qui cartographie en temps réel le processus de transport de fret. Le chercheur croise toutes les informations routières possibles avec d’autres données. Il combine les données des systèmes d’information géographique (GPS, etc.), les informations des différentes entreprises de transport sur leurs flux de marchandises, les informations sur le fonctionnement des écluses, les bateaux, le trafic ferroviaire, la météorologie. Son modèle prend également en compte l’impact financier et environnemental de cette activité.
« SYMBIT (SYnchromodal Model for Belgian Inland Transport) peut aider à mieux coordonner les différents modes de transport, tels que le rail, l’eau et la route », déclare le chercheur dans un communiqué de presse. « Il en résulte une plus grande sécurité, moins de congestion et une empreinte écologique plus faible ».
La part du transport de marchandises dans les émissions de gaz à effet de serre devrait passer de 42 % en 2010 à 60 % en 2050. La croissance attendue du commerce international et de la demande de fret exercera une pression supplémentaire sur la capacité actuelle des infrastructures, ce qui entraînera des problèmes de congestion, de sécurité et d’environnement et réduira la fiabilité des services.
Malgré des efforts importants pour accroître la répartition modale du transport de marchandises, les entreprises restent fortement dépendantes du transport routier et le potentiel du transport ferroviaire et de la navigation intérieure reste sous-exploité. « Si nous voulons atteindre les objectifs climatiques, la navigation intérieure et le rail devront jouer un rôle plus important dans le trafic de marchandises », déclare Cathy Macharis, co-directrice du Centre de recherche sur la mobilité, la logistique et la technologie automobile (MOBI) de la VUB, qui a accompagné M. Ambra dans ses travaux.
SYMBIT a déjà reçu le premier prix du Concours TRA VISIONS pour jeunes chercheurs dans la catégorie de la cross-modalité. Ce concours biennal pour jeunes chercheurs est une initiative de la Commission européenne pour les transports et de la plate-forme technologique européenne ALICE.
Le modèle d’Ambra est en cours de perfectionnement dans le cadre du nouveau projet de recherche DISpATch, dans le cadre duquel un environnement d’essai est mis au point pour simuler des solutions de transport avec un « jumeau numérique ».
« Les modèles académiques doivent en effet être calibrés et validés par l’industrie, qui est la plus proche de la réalité logistique quotidienne. C’est pourquoi plusieurs entreprises ont participé au DISpATch interuniversitaire « , précise encore M. Ambra.