En juin 2019, la Belgique a rapatrié six orphelins âgés de 6 à 18 ans des combattants djihadistes. Afin de faciliter le retour de ces enfants et d’autres enfants vivant encore en Syrie et en Irak, le professeur Gerrit Loots (VUB) a entrepris une nouvelle étude sur la manière dont l’intégration de ces jeunes se déroule et sur les améliorations éventuelles à y apporter. L’objectif du projet est d’assurer la réussite de l’intégration sociale de ces enfants par le développement de bonnes pratiques dans le soutien et la prise en charge des enfants et de leurs familles.
Dans le cadre de ce projet, le professeur Loots, en collaboration avec des chercheurs en sociologie, le groupe de recherche interfacultaire « Voicing Youth at Social Risk » (VOICE) de la VUB et le psychothérapeute Hannan Jamai, vont suivre le parcours de six enfants, de leurs familles et des professionnels de la santé concernés pendant une période de deux ans et demi afin de bien cerner le processus d’intégration.
Des entretiens mensuels approfondis avec les différents membres de la famille sont prévus. Des séances de jeux créatifs avec les enfants également. Des groupes de discussion avec la famille et leurs soignants compléteront le dispositif.
Les résultats de cette recherche seront accessibles sur un site web et dans un livre pratique portant sur l’accueil, les soins et l’intégration sociale des enfants et des jeunes qui se sont trouvés dans des situations de polarisation sociale et de violence.
« Depuis deux ans, nous travaillons pour le retour des enfants en utilisant des arguments scientifiques et des recherches médicales et psychologiques afin de réfuter et briser le discours polarisant de la société », indique Gerrit Loots.
« Ce discours repose encore largement sur l’idée que ces enfants représentent une menace sérieuse pour la société ,en raison de leur traumatisme, de leur endoctrinement précoce et de leur radicalisation. Cela empêche non seulement le retour des enfants et de leurs mères, mais entrave également leur prise en charge et leur intégration sociale. Avec notre nouveau projet de recherche, nous voulons assurer le succès du rapatriement et de l’intégration sociale des jeunes qui viennent de rentrer de Syrie, mais aussi des 35 jeunes enfants et de leurs mères qui sont toujours détenus dans les camps de réfugiés kurdes. Je continue de préconiser le rapatriement des enfants de djihadistes belges dans notre pays, et ce en accord avec les préceptes des droits de l’enfant et des droits de l’homme. »
Le professeur Loots a récemment reçu le Prix 2019 de la Ligue des droits de l’homme.