L’ingénieur Albert De Beir, et les membres de Brubotics, l’équipe de robotique de la VUB, ont mis au point un masque de protection pour le personnel infirmier de nos hôpitaux confrontés à des patients souffrant du coronavirus. Il s’agit d’une adaptation de masques de plongée de marque Decathlon. Grâce à une pièce intermédiaire imprimée en 3D par les partenaires de ce projet, dont Endo Tools Therapeutics, une spin-off de l’ULB basée à Gosselies, ces masques peuvent être dotés d’un filtre efficace. 500 de ces connecteurs devraient être imprimés en 3D cette semaine et distribués aux hôpitaux intéressés.
« Avec cette solution d’urgence simple et efficace, nous répondons à la pénurie imminente de masques de protection pour le personnel soignant », indiquent les chercheurs.
L’idée du masque de plongée vient d’Italie, où les masques de ce type ont déjà été convertis avec succès en appareils respiratoires pour les patients. L’équipe de l’ingénieur De Beir fabrique désormais une pièce intermédiaire pour ces masques qui permet de filtrer l’air inhalé par le soignant.
« Ce type de filtre médical est principalement utilisé pour filtrer les bactéries et les virus sur les respirateurs », commente l’ingénieur. Comme les opérations non urgentes ont été reportées, certains hôpitaux se retrouvent avec un excès de ces filtres. Avec notre solution, nous optimisons ces ressources », dit-il.
Cette solution est principalement destinée à aider les nombreux travailleurs de la santé dans les hôpitaux. En raison de la pénurie imminente de masques de type FFP2, ils risquent de devoir affronter le virus sans protection.
Le masque de plongée couvre tout le visage du soignant et protège donc l’ensemble de son visage. Il est également facile à nettoyer, ce qui le rend très durable et rentable. Il est également possible de réutiliser le filtre médical plusieurs fois. Comme le filtre est situé à l’arrière, le personnel est aussi mieux protégé contre les gouttelettes émises par le patient lorsqu’il tousse ou éternue.
L’inconvénient est que le masque est moins confortable qu’un masque FFP2. Il est préférable qu’il ne soit utilisé que pour des opérations techniques ponctuelles et de courte durée. Un masque de plongée ne peut pas non plus être considéré comme une solution permanente et structurelle. Pour cela, il ne répond pas aux normes médicales strictes. « Le masque doit plutôt être considéré comme une solution temporaire et pragmatique en période de crise », estiment les chercheurs.
Compte tenu de la gravité de la crise actuelle, la pièce intermédiaire a été conçue par les ingénieurs pour être distribuée rapidement et autant que possible gratuitement. Brubotics finance les 500 premières pièces en plastique. « Une fois que la conception finale des pièces aura été validée, les données seront publiées en “open source”. Toute entreprise intéressée pourra reproduire ces pièces », concluent les chercheurs.