La géographe Elise Monsieurs, qui s’intéresse à la problématique des glissements de terrain engendrés, en Afrique centrale, par les précipitations, vient de voir ses travaux récompensés par l’AGU, l’American Geophysical Union, le plus grand réseau international de chercheurs dans le domaine des géosciences.
La géographe, initialement formée à la VUB (département de géographie), vient en réalité de boucler son doctorat cette année à l’AfricaMuseum (Tervuren) et à l’Université de Liège, grâce à une bourse du FNRS.
« Cette recherche s’est concentrée sur l’utilisation des estimations des précipitations par satellite pour évaluer le risque de glissement de terrain en Afrique centrale. Dans ce contexte, j’ai eu l’occasion de collaborer avec le Goddard Space Flight Center de la NASA lors d’un séjour de recherche d’un an en 2017 », précise la chercheuse.
« Elise Monsieurs a travaillé avec des chercheurs du Burundi, de la RD Congo, du Rwanda et de l’Ouganda sur un inventaire régional des glissements de terrain », indique le Musée Royal de l’Afrique Centrale, où la jeune chercheuse a travaillé au sein du service des Risques naturels. « Sur base de données historiques, d’observations sur le terrain et d’analyse d’images satellitaires, des données sur les glissements de terrain sur une période de près de 50 ans (1968 à 2016) ont été recueillies. L’analyse combinée de ces données et des estimations satellitaires des précipitations a permis de définir les premiers seuils pluviométriques régionaux pour l’Afrique centrale ».
« Elise Monsieurs a développé une nouvelle méthode statistique pour prédire où et quand des glissements de terrain vont avoir lieu. En d’autres mots, une fois ces seuils pluviométriques dépassés, le risque de glissement de terrain devient nettement plus important dans certaines zones de cette région montagneuse».
« Cela fournit un outil crucial pour mieux estimer le risque de glissements de terrain, qui jusqu’à présent faisait défaut pour cette région. Il jette les bases d’un système d’alerte précoce qui devrait, à terme, réduire l’impact des glissements de terrain dans la région ».