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Résistance bactérienne: les soldats d’E.coli surpris en train de monter au front

Il y a deux mois, le Pr Jean-François Collet, du laboratoire de microbiologie moléculaire de l’UCLouvain (Institut de Duve/Woluwe-St-Lambert), mettait en lumière un mécanisme interne aux bactéries susceptible de faciliter l’action des antibiotiques.

La même équipe annonce aujourd’hui avoir « pris une photographie » d’un autre mécanisme de défense des bactéries à plusieurs membranes (bactéries dites à Gram négatif). Cet «instantané» montre une protéine-clé de la membrane externe de la bactérie Escherichia coli en train de livrer le passage à une autre protéine « soldat », venue de l’intérieur d’E.coli, afin d’inspecter ou de protéger son enveloppe extérieure.

« Nous étudions depuis une dizaine d’années les mécanismes qui interviennent dans l’assemblage des deux membranes des bactéries à Gram négatif », explique le Pr Collet. « Il y a deux mois, dans une précédente publication scientifique, nous révélions un mécanisme qui reliait les deux couches de la bactérie E.coli. Ici, nous nous intéressons à la membrane externe de ces bactéries et à sa composition, son « assemblage ».

« Dans cette membrane externe, il existe deux complexes protéiques essentiels à la bactérie. Un de ces deux complexes s’appelle BAM (barrel assembly machinery) », précise le Pr Collet. « En 2014, nous avions pu montrer que BAM pouvait exporter un certain nombre de protéines vers l’extérieur de la bactérie. Aujourd’hui, nous annonçons avoir obtenu une sorte de photographie instantanée de cette protéine BAM en train d’exporter une protéine soldat vers l’extérieur de sa membrane périphérique. »

Cette protéine soldat (RcsF) est utilisée par la bactérie afin de vérifier que sa membrane externe n’est pas impactée par un stress, une attaque extérieure, comme un antibiotique par exemple. Cette radiographie apporte aux chercheurs, mais aussi aux entreprises pharmaceutiques qui cherchent de nouveaux antibiotiques efficaces, une série d’informations nouvelles sur BAM.

« Et cela ouvre la voie au développement de nouveaux antibiotiques », précise Jean-François Collet. Pourquoi ? « Parce que quand on peut voir une protéine à l’œuvre avec un de ses substrats, on peut voir quelle partie de la protéine est importante. Et cela donne des idées pour développer des molécules antibiotiques ciblant BAM », conclut le chercheur.

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