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Qui vacciner ? Les leçons des coronavirus « saisonniers »

Le SARS-CoV-2, à l’origine de la pandémie actuelle, n’est pas le seul coronavirus à causer des soucis aux équipes médicales. Les coronavirus « saisonniers » qui ont émergé ces 20 dernières années ont également conduit à diverses épidémies. Le Dr Nicolas Dauby (ULB et CHU St-Pierre), et ses collègues, en ont tiré quelques enseignements.

« Les coronavirus saisonniers  peuvent être associés à des manifestations sévères, conduisant à une hospitalisation jusqu’aux soins intensifs, voire au décès », indiquent-ils dans la revue médicale The Lancet. « Ces situations sont dues à une co-infection (pour les enfants de moins de 5 ans) ou à des facteurs de comorbidité pour les adultes de plus de 65 ans» .
Les chercheurs ont étudié l’épidémiologie de ces coronavirus saisonniers. Ils ont estimé la charge qu’ils ont représentée sur les soins de santé et hospitaliers, plus particulièrement les virus sCoVs OC43, NL63 et 229E, en Belgique, de 2015 à 2020. Leurs données, issues du réseau national de surveillance de la grippe,  concernent 2.573 malades en « soins primaires » et 6.494 hospitalisations au cours des cinq derniers hivers.

« La prévalence d’infections au sCoV était de 6,3 % en soins primaires et 5,7 % en hospitalisation. Souvent considérés comme bénins (un simple rhume), ces coronavirus saisonniers peuvent pourtant être associés à des manifestations sévères et représentent alors un fardeau sur les soins de santé. Le virus OC43 a été celui qui a conduit le plus à l’hospitalisation d’enfants de moins de 5 ans et d’adultes de plus de 65 ans », indique l’ULB dans un communiqué.  « Pour les malades hospitalisés, 73,3 % des cas amenant à des complications (pneumonie, syndrome de détresse respiratoire aigu…) voire au décès présentaient au moins un facteur de risque potentiel».

Les causes de complication varient selon les âges : chez les enfants de moins de 5 ans, elles sont en majorité dues à une co-infection par un autre virus respiratoire tandis que chez les adultes de plus de 65 ans, les complications sont liées à des facteurs de comorbidité préexistants (et non à une co- infection).

Les chercheurs suggèrent que ces âges sont clefs et devraient donc être observés dans les soins de santé et les stratégies de vaccination. Ils insistent aussi sur l’importance de prendre en compte les co-infections chez les enfants lors du diagnostic et du traitement.

Enfin, ils soulignent l’importance des systèmes de surveillance nationale de la grippe (SARI) pour détecter rapidement et assurer le suivi des virus saisonniers sCoV et des coronavirus émergents tels que le SARS-CoV-2.

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