Le WWF Belgique avec Natuurpunt, Natagora, la Plateforme Biodiversité et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique viennent de publier leur premier Rapport « Planète Vivante Belgique ». Ce rapport dresse un état des lieux de la biodiversité en Belgique entre 1990 et 2018 plutôt positif: +0,2% chaque année depuis 1990, soit +5,7 % sur l’ensemble de la période.
Surprenant, alors qu’au niveau mondial, le WWF constatait la semaine dernière un appauvrissement de la biodiversité vertigineux? « N’oublions pas que dans les décennies qui ont précédé 1990, la Belgique a perdu une part énorme de son capital naturel, avec la disparition d’espèces emblématiques, mais aussi la transformation et la fragmentation des habitats », indique Antoine Lebrun, directeur du WWF Belgique.
L’indice Planète Vivante (IPV) pour la Belgique est l’indicateur phare de ce rapport belge. Il mesure la variation moyenne de la taille des populations de 283 espèces dans le pays. 92 de ces espèces sont des oiseaux, 3 des mammifères, 34 des sauterelles e criquets, 62 des odonates (libellules et demoiselles), 6 de reptiles, 12 d’amphibiens et 74 de papillons de jour.
Si l’IPV belge indique une légère augmentation de cet index (+0,2 % par an) pour la période 1990-2018 et une stabilité ces 10 dernières années, cette tendance générale est bien entendu à nuancer, en fonction des groupes d’espèces considérés, mais aussi des régions du pays et des écosystèmes.
Si des comparaisons entre les deux grandes régions géographiques du pays émaillent le rapport, on ne retrouve que peu d’informations sur les zones urbaines, et en particulier sur la Région de Bruxelles-Capitale. « Le territoire considéré est trop exigu pour nos méthodes de calculs », expliquent les auteurs du rapport.
« Les contraintes des modèles de calcul de tendance utilisés n’ont pas permis de calculer un index spécifique pour la Région de Bruxelles-Capitale », précisent-ils. « Les données recueillies en Région bruxelloise ont toutefois été reprises dans l’IPV national, comme pour la Vanesse de l’ortie (Aglais urticae) ou le Caloptéryx éclatant (Calopteryx splendens). Pour le surplus, les auteurs du rapport Planète Vivante renvoient, pour des données de détails concernant la Région bruxelloise vers les études de Bruxelles Environnement.
Le rapport Planète Vivante Belgique donne toutefois pour Bruxelles quelques informations sur certaines espèces en milieu urbain, telles que le moineau domestique (Passer domesticus) et le martinet noir (Apus apus), dont les populations sont suivies depuis 1992 en Région bruxelloise. « La population du moineau domestique y a décliné en moyenne de 10,2 % par an entre 1992 et 2017. La population du martinet noir a, de son côté, diminué en moyenne de 1,7 % par an au cours de la même période à Bruxelles », précise le rapport. Un rapport qui pointe aussi la vie difficile des oiseaux partout dans le pays. Depuis 1990, les populations d’oiseaux en Belgique diminuent en moyenne de 1,2 % par an, ce qui représente une baisse globale de 28,7 % pour la période 1990-2018.