Une grande partie des chats domestiques du monde entier descend de chats domestiqués qui vivaient en Égypte vers 500 avant J-C. Une découverte surprenante dans la mesure où les chats domestiques les plus anciennement répertoriés ne vivaient pas en Égypte mais dans le Levant ou le Croissant fertile il y a presque 10.000 ans, à l’époque des premiers habitants du Néolithique.
C’est une équipe internationale de chercheurs, dont Claudio Ottoni du Centre de sciences archéologiques de l’Université de Louvain et Wim Van Neer, de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, qui a fait cette découverte.
La propagation du chat domestique s’est effectuée en deux temps. Une variante de spécimens originaires du Levant a d’abord fait son apparition dans les Balkans il y a 6.000 ans. La deuxième grande colonisation survient à partir de 300 ans avant J-C., dans l’Égypte ptolémaïque puis romaine.
« Il se pourrait que les chats domestiques qu’on trouvait en Égypte ont été domestiqués à partir d’une race sauvage, à l’instar de ce qui s’est produit au Proche-Orient. Mais il est également possible que des chats issus du Levant ont été importés en Égypte ou qu’ils accompagnaient des marins sur des navires en provenance de la même région, comme il était déjà d’usage à l’époque », indique Wim Van Neer.
« Les chats étaient très à la mode dans l’Égypte ancienne et ce déjà avant l’époque pharaonique. A plusieurs endroits, ils étaient enterrés avec leurs propriétaires. Six chats ont ainsi été découverts dans une tombe du cimetière des élites d’Hierakopolis. La sépulture datait de 3.700 avant J-C soit presque 2000 ans avant les chats de l’époque des pharaons durant le Moyen Empire ».
Durant l’ère gréco-romaine, les chats ont été dispersés dans toute l’Europe et sur le continent eurasien via la colonisation romaine. De l’ADN provenant de chats égyptiens a même été décelé dans un chat d’un port viking de Ralswiek, dans le nord de l’Allemagne.
Tous les chats anciens avaient un pelage rayé comme celui de leur ancêtre sauvage. Ce n’est qu’au Moyen Âge que les chats au pelage tacheté feront leur apparition.
Nos chats domestiques ne descendent pas des chats sauvages européens (Felis silvestris silvestris). Ces derniers sont très craintifs, ne se laissent pas approcher, même appâtés par de la nourriture, et évitent le contact avec l’être humain. Au fil du temps, un croisement a toutefois eu lieu entre chat domestique et chat sauvage. A l’époque des grands voyages de découvertes, les chats domestiques ont ensuite été transportés dans le monde entier.