La mission martienne InSight, de la NASA, commence à livrer ses premiers résultats. Ceux-ci ont été possibles grâce à la collaboration des scientifiques de l’Observatoire royal de Belgique. Ils ont localisé le site d’atterrissage, reconstruit la trajectoire de descente de la sonde et aidé à l’interprétation des données sismiques.
Actif depuis le 26 novembre 2018, InSight (Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport) est le dernier engin en date à s’être posé à la surface de Mars. Il est muni de trois instruments : un capteur de flux de chaleur (HP3), un sismomètre (SEIS) muni lui-même d’un appareil auxiliaire de senseur de pression, de température et de vitesse du vent (APSS) et un émetteur-récepteur radio (RISE).
InSight est la première mission dédiée à l’étude de l’intérieur profond de Mars. SEIS a pu mesurer pour la toute première fois des « tremblements de Mars ». En outre InSight est, grâce à APSS, la toute première station météorologique continue sur Mars, ce qui lui a permis de suivre sur place des phénomènes atmosphériques tels qu’une tempête de poussière locale. Véronique Dehant de l’Observatoire royal de Belgique est co-investigatrice de RISE. Les scientifiques de l’Observatoire sont aussi impliqués dans l‘analyse des données des instruments SEIS et APSS.
Une contribution majeure des scientifiques de l’Observatoire consiste en la localisation du site d’atterrissage. Dès le premier jour et jusque fin décembre 2018, Sébastien Le Maistre de l’Observatoire, avec William Folkner du Jet Propulsion Laboratory, a utilisé les données de RISE pour déterminer la position géographique de l’atterrisseur. Grâce à leur travail, la sonde spatiale de la NASA HiRISE a pu photographier le site d’atterrissage. La localisation précise du site d’atterrissage est une condition nécessaire pour poursuivre la mission, en particulier pour étudier la géologie environnante.
Bart Van Hove et Özgür Karatekin de l’Observatoire ont reconstitué la trajectoire de descente d’InSight. De là, ils ont pu déduire le profil de la température atmosphérique en fonction de l’altitude, paramètre important pour l’étude de l’atmosphère martienne et pour la construction de modèles météorologiques et climatiques de la planète rouge.
Enfin, 3 des 174 « tremblements » de Mars ont également pu être localisés. Cela n’aurait pas pu être possible sans les modèles scientifiques pointus de l’intérieur de la planète rouge fournis par une équipe de chercheurs, comprenant Attilio Rivoldini de l’Observatoire. Véronique Dehant a également participé à l’interprétation des données sismiques enregistrés.
Note: L’illustration en début d’article offre une vue du site d’atterrissage d’InSight prise par la caméra HiRISE de la NASA, le 23 septembre 2019. © NASA/JPL-Caltech/University of Arizona.