Le 5 novembre 2018, lors d’un « recensement citoyen », 4 187 sans-abris et personnes très mal logées ont été dénombrés à Bruxelles. Ce chiffre est donné par la revue scientifique électronique « Brussels Sudies ». Dans son numéro 140, elle fait le point sur l’évolution de la situation bruxelloise.
« Le fait de disposer d’un recul de 10 ans confirme la croissance inquiétante du phénomène : le nombre de personnes sans-abri et mal-logées en Région de Bruxelles-Capitale a plus que doublé depuis 2008 (+142,2 %) », indiquent les auteurs.
Benoît Quittelier et Nicolas Horvat, du Centre d’appui au secteur de l’aide aux sans-abris (Bruss’Help), détaillent les résultats de ce dénombrement. Sur les 4187 personnes sans-abri et très mal-logées dénombrées à Bruxelles, 51,4 % étaient sans-abri (dans la rue ou dans les centres d’hébergements d’urgence), 22,2 % sans logement (dans les maisons d’accueil et les logements de transit des CPAS) et 24,8 % en logement inadéquat (en squats, dans des communautés religieuses, etc.).

« La hausse du nombre de femmes qui passent la nuit dans la rue est sans doute l’élément le plus significatif de ce dernier dénombrement : ce nombre est passé de 50 à 84 en deux ans (+ 68 %) », constatent les auteurs.
Sur les 612 enfants dénombrés la nuit du 5 novembre 2018, 265 étaient dans une situation de sans-abrisme (20 dans l’espace public et 245 dans une structure d’accueil d’urgence).
Enfin, le dénombrement 2018 vient confirmer une tendance déjà constatée en 2016: l’augmentation de la part relative des personnes recensées hors du centre-ville (hors Pentagone). Elles étaient 26 % en 2014, 44 % en 2016 et 54 % en 2018. Ces personnes se retrouvent principalement dans les quartiers de la première couronne.
Par contre, la proportion des sans-abris trouvant refuge dans les gares reste, quant à elle, relativement stable (16 % en 2018 contre 17 % en 2016).