Sébastien Fontenay et Ilan Tojerow, du département d’Économie Appliquée de l’ULB (DULBEA), résument dans leur dernière étude l’impact de la naissance d’un enfant sur la carrière des femmes. « Celle-ci engendre en moyenne une diminution de 43% des revenus des mères (« Child Penalty »), et ce jusqu’à 8 ans après la première naissance », notent les chercheurs avant de préciser qu’aucune diminution similaire n’est observée chez les pères. A titre de comparaison, les chercheurs précisent que cette diminution de revenu est de l’ordre de 21% au Danemark, de 43% au Royaume-Uni et va même jusqu’à 61% en Allemagne.

L’étude montre aussi que les mères sont davantage pénalisées dans leur carrière que les pères. Ce sont elles qui ont davantage tendance à se trouver en incapacité de travail après la naissance leur premier enfant. « Les mères sont 40% plus susceptibles que les pères d’être en incapacité jusqu’à 8 ans après la naissance d’un enfant », indiquent-ils. « Et cet écart se maintient à long terme et tend à s’amplifier avec le nombre d’enfants qui composent la famille ».
Une situation qui tend cependant à s’atténuer quelque peu depuis la disponibilité (juillet 2002 en Belgique) du congé de paternité. « Les mères dont le conjoint pouvait prendre un congé de paternité ont passé en moyenne 21% de jours de moins en incapacité sur une période de 12 ans », précisent Ilan Tojerow et Sébastien Fontenay.