Quelle est l’influence des télomères sur notre résistance au coronavirus ? Les chercheurs de l’Université catholique de Louvain ont tenté de répondre à cette question en analysant la longueur des télomères chez une septantaine de patients COVID hospitalisés lors de la première vague de la pandémie. Ils ont ensuite comparé ces données avec celles provenant de 500 volontaires en bonne santé. Le constat de l’équipe bruxelloise ? Il y aurait bien un lien entre la longueur des télomères et la sévérité de la maladie observée chez certains patients.
Les télomères sont des séquences d’ADN non codantes qui se situent à l’extrémité des chromosomes et qui les protègent. La longueur de ces télomères diminue naturellement avec l’âge. D’une manière générale, des télomères courts sont associés à certaines maladies chroniques, et au vieillissement de notre système immunitaire (l’immunosénescence).
« Le principal facteur de risque de mortalité de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est l’âge avancé », constatent les chercheurs de l’Institut de recherche expérimentale et clinique (IREC), de l’UCLouvain à Woluwe-St-Lambert. « Mais la situation est très hétérogène entre les individus d’une même tranche d’âge », précisent-ils dans leur article scientifique publié dans le journal « Aging ». D’où leur hypothèse concernant un lien éventuel avec la longueur des télomères chez ces différentes personnes.
« Nous avons trouvé une proportion significativement plus élevée de patients présentant des télomères courts chez les patients COVID-19 par rapport au groupe de référence », indique l’équipe réunie autour de la Dre Anabelle Decottignies, spécialiste des télomères à l’Institut de Duve.
« Les télomères courts étaient associés à un risque plus élevé de maladie grave, soit l’admission de ces patients en unité de soins intensifs, soit leur décès sans être nécessairement passé par les soins intensifs. « Les tissus pulmonaires de patients avec des télomères très courts présentaient aussi des signes de sénescence dans leurs cellules structurelles et immunitaires ». D’où leur conclusion: les télomères très courts influencent la gravité de la maladie.