Une étude géologique impliquant le Pr Philippe Claeys (VUB), et réalisée dans le cratère de Chicxulub, au large du Yucatan actuel (Mexique), montre que l’astéroïde qui y a percuté la Terre il y a 66 millions n’aurait pas que causé la mort des dinosaures. En perturbant la croûte terrestre, cet événement a aussi donné naissance à un système hydrothermal, potentiellement source de vie.
Certains des minéraux formés pendant cette phase d’altération hydrothermale indiquent que la température des fluides était de 300 à 400°C. Les minéraux magnétiques (magnétite) formés pendant cette activité hydrothermale ont de leur côté enregistré les variations du champ géomagnétique de la Terre, lors de leur cristallisation. Ces variations indiquent que l’activité hydrothermale a recouvert au moins une inversion du champ magnétique. Combiné à l’âge absolu de l’impact, obtenu par des méthodes radiométriques, cet enregistrement magnétique indique que le système hydrothermal était toujours actif, avec des températures potentiellement supérieures à 250°C, au moins 150 000 ans après l’impact. Mais une approche combinant minéralogie, géochimique et modélisation numérique indique que l’activité hydrothermale pourrait avoir finalement persisté pendant plus de deux millions d’années.
« Ce système hydrothermal pourrait avoir fourni des conditions idéales pour la vie microbienne », estiment les chercheurs. « L’existence de ces potentiels habitats terrestres profonds indique que la vie sur Terre aurait pu apparaître dans ce type de niche environnementale ».
« De tels systèmes hydrothermaux ont dû en effet exister par milliers pendant la période de bombardement intense que la Terre a connu il y a 3,8 milliards d’années, fournissant des environnements favorables au développement des organismes thermophiles », précisent-ils.