Le transport routier de marchandises dans la Région de Bruxelles-Capitale, avec camions et camionnettes, coûte à la collectivité 51.692 euros par jour. Bien plus que ce qui avait été calculé auparavant.
Ce sont des chercheurs de la VUB qui arrivent à cette conclusion, après une nouvelle étude sur la part totale du transport de marchandises dans les émissions de NOx et des émissions de particules fines dans la capitale.
Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé une nouvelle méthode pour calculer l’impact de cette pollution. Alors que les études précédentes considéraient les habitants de la Région comme statiques, celle-ci a calculé dans quelles mesures les Bruxellois étaient réellement exposés aux polluants atmosphériques.
« Nous avons pris en compte les déplacements de millions de personnes chaque jour », explique Nicolas Brusselaers, doctorant au groupe de recherche MOBI, de la VUB. « Cette approche nous a donné une idée des effets néfastes de la pollution atmosphérique dans des endroits qui, autrement, n’avaient guère été étudiés».
« Les recherches précédentes ont surtout porté sur le lieu de vie des gens et sur la façon dont la circulation et les émissions locales de polluants pouvaient nuire à leur santé. Dans cette nouvelle étude, nous avons également pris en compte les déplacements des personnes, les embouteillages dans lesquels elles se retrouvent tous les jours, mais aussi les émissions à proximité de leur lieu de travail ».
Les résultats sont surprenants. « Les niveaux réels de pollution dans certains lieux, comme par exemple dans le quartier Nord de Bruxelles, où de nombreuses personnes travaillent mais où peu d’entre-elles sont domiciliées, sont parfois jusqu’à quarante-cinq fois plus élevés que les estimations des recherches précédentes. »
Le chercheur et ses collègues ont ensuite essayé de calculer le coût induit par cette pollution. « En utilisant les modèles existants, nous avons pu calculer que la pollution coûte plus de 51.000 euros par jour à la collectivité », dit encore Nicolas Brusselsaers. « Et il ne s’agit ici d’une estimation de pertes liées au manque à gagner ».
L’Union européenne a calculé que 555 000 Européens meurent chaque année prématurément en raison des effets de la pollution atmosphérique. A Bruxelles, le secteur des transports, qui représente 14% du trafic, est responsable de 33% des émissions totales de particules.
Afin d’améliorer la situation, le chercheur émet quelques suggestions. « Dans certains quartiers de bureaux, il vaut mieux éviter d’y transporter des marchandises pendant la journée « , dit-il. « Parfois, il vaut mieux, aussi, fragmenter le transport de marchandises ou le concentrer autour d’axes précis à des moments où ils sont le moins densément peuplé. Enfin, il est souvent préférable de transporter le fret non pas par route, mais par bateau ou par rail. »