Depuis le début du confinement, les médecins ont été régulièrement confrontés à des cas d’engelures chez des patients jeunes, alors que ce genre de lésions rouges et douloureuses aux doigts et aux orteils est généralement la conséquence d’une exposition au froid ou de certaines maladies auto-immunes.
En pleine pandémie, ces cas, alors que les températures ne sont guère basses, seraient-ils un de symptômes du Covid-19? Une étude menée au sein du Service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles tend à démontrer le contraire. « L’apparition des engelures serait plutôt une conséquence indirecte du confinement et notamment de la sédentarité qu’elle induit », estime-t-on aux Cliniques Saint-Luc.
Les chercheurs ont analysé 47 cas d’engelures concernant des patients jeunes (26,5 ans en moyenne) présentant des engelures typiques qui touchaient principalement les pieds. Plus de la moitié d’entre elles rapportaient avoir présenté d’autres manifestations suggestives du COVID-19 (notamment fièvre, toux, rhume, troubles digestifs). Un frottis naso-pharyngé pour détecter la présence du virus par RT-PCR, et une prise de sang pour sérologies COVID-19 ont été systématiquement réalisés. Tous ces examens de détection du Covid-19 se sont révélés négatifs. L’étude n’établit donc pas d’association directe entre les engelures et le coronavirus.
Les chercheurs suggèrent dès lors une autre hypothèse pour expliquer l’apparition des engelures chez ces personnes. Elles résulteraient du confinement et de la sédentarité qu’il implique. « La majorité des patients interrogés ont en effet augmenté significativement leur temps d’écran tout en réduisant considérablement leurs activités physiques. L’immobilité peut en effet provoquer une diminution de la perfusion sanguine au niveau des membres, ce qui contribuerait au développement des engelures », précise l’hôpital universitaire.