Les astronomes de l’Université libre de Bruxelles viennent de découvrir un nouveau type d’étoiles. Ils les ont baptisées étoiles « bitrinsèques. Elles sont doublement enrichies en éléments plus lourds que le fer et sont aussi, et nécessairement, des systèmes d’étoiles binaires.
La découverte de ces étoiles bitrinsèques se base sur la détection de technétium dans leur spectre lumineux. “Le premier enrichissement en éléments lourds de ces étoiles bitrinsèques a lieu lorsque l’étoile-compagnon produit elle-même des éléments lourds par nucléosynthèse, lors d’une phase très avancée de son évolution”, explique la Professeure Sophie Van Eck, de l’Institut d’Astronomie et d’Astrophysique de l’ULB, qui a codirigé cette recherche menée par la Dre Shreeya Shetye. “Quand une étoile produit des éléments lourds, comme le technétium, on appelle ce type d’étoile une étoile intrinsèque”, précise la scientifique.
“Lorsque cette étoile arrive en fin de vie, elle éjecte son enveloppe gazeuse pour devenir ensuite une naine blanche. Son enveloppe et les éléments lourds qu’elle contient vont alors « polluer» l’étoile voisine. Celle-ci est alors appelée étoile extrinsèque. Mais quant à son tour, elle évolue et qu’elle atteint le stade où elle est capable de produire elle-même des éléments lourds, ce type d’étoile doublement enrichie en éléments lourds est alors appelée étoiles bitrinsèques”. Ce sont deux étoiles de ce genre que nous venons d’identifier. L’une se situe dans la constellation d’Orion (photo) et l’autre dans celle de la Girafe.
Ces découvertes ont été rendues possibles grâce au télescope belge situé aux Canaries: le télescope Mercator, géré par la KULeuven. Mais aussi grâce au détecteur Hermes, utilisé sur ce télescope. Il s’agit d’un spectromètre à haute résolution qui est cofinancé par la KULeuven, l’ULB via le F.R.S-FNRS, et l’Observatoire Royal de Belgique.