Lors du premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, les chercheurs de l’ULB et leurs collègues espagnols et hongrois ont étudié les liens entre la qualité du sommeil de 166 personnes et leur santé mentale. L’annonce quotidienne du nombre de décès liés à la pandémie a été un élément perturbateur du sommeil.
Selon ces chercheurs, dont Peter Simor et Philippe Peigneux, du Centre de Recherche en Cognition et Neurosciences et de l’Institut des Neurosciences de l’ULB, la qualité du sommeil pourrait être liée à la pandémie COVID-19 et même influencer les plaintes de santé mentale.
Les chercheurs ont interrogé quotidiennement, et à deux reprises chaque jour, 166 volontaires pendant une période de deux semaines. ceci a été réalisé via une interface en ligne. Le questions portaient sur la qualité de leur sommeil et leurs expériences psychologiques négatives. Cette méthode a permis de mesurer des variables (qualité subjective du sommeil et expériences diurnes telles que la rumination, les expériences de type psychotique et les plaintes somatiques) de manière « prospective » et d’établir des tendances générales chez les individus.
Les chercheurs ont ainsi pu étudier les associations temporelles de ces variables au sein des individus, en examinant si :
a) une nuit de sommeil relativement pauvre était suivie d’un plus grand nombre de plaintes liées à la santé mentale le jour suivant.
b) une augmentation relative des troubles de santé mentale un jour donné entraînait une altération des habitudes de sommeil la nuit suivante.
L’équipe a établi un lien entre les mesures (sommeil et troubles de santé mentale) et des facteurs spécifiques liés à la pandémie de Covid-19. Ils ont ainsi pu montrer que les rapports quotidiens des médias sur le nombre de décès liés à COVID19 par pays prédisaient des plaintes de santé mentale ce jour-là et une détérioration de la qualité du sommeil la nuit suivante.