L’Antarctique n’est pas complètement recouvert de glace. Affleurements rocheux, vastes étendues nues recouvertes d’une flore discrète et lacs à l’air libre, comme la photo ci-dessus le montre, sur l’île Livingstone, dans l’archipel des Shetlands du Sud, composent une partie du paysage.
Dans ces régions, la vie terrestre est dominée par des micro-organismes. « Pendant longtemps, on a pensé que cette vie microscopique comptait peu d’espèces et qu’elles différaient peu par rapport aux espèces identifiées en Arctique », indiquent les chercheurs d’une équipe internationale dirigée par le Jardin botanique de Meise. Une nouvelle étude sur le sujet montre que la microflore antarctique est non seulement très riche en espèces, mais également que la plupart de ces espèces ont une distribution très limitée.
La recherche s’est concentrée sur les diatomées dans les lacs antarctiques. Les diatomées, également appelées algues siliceuses, sont des algues microscopiques unicellulaires qui se caractérisent par leur coque externe entièrement constituée de dioxyde de silicium (SiO2). Il s’agit, à l’échelle de toute la planète, d’un des groupes d’algues les plus diversifiés.
Les diatomées sont des acteurs importants du cycle mondial du carbone et sont également responsables de près de 25% de la production mondiale d’oxygène. Les coques de diatomées ont des dessins très gracieux qui sont propres à chaque espèce et permettent de distinguer les espèces les unes des autres.
Les diatomées prélevées dans plus de 430 lacs de la région antarctique ont permis d’identifier 370 espèces endémiques (qu’on ne retrouve nulle part ailleurs qu’en Antarctique). Et chacune d’elles semble avoir une aire de répartition très limitée.
« La plupart des espèces (environ 270) ont été trouvées dans les lacs des îles subantarctiques qui entourent le continent antarctique. Sur le continent blanc lui-même, les scientifiques n’ont trouvé “que” 152 espèces », précise le Jardin botanique de Meise.